J’imagine cette petite bonne femme, arrivant au couvent parisien de la rue Neuve Sainte Geneviève où elle restera neuf ans. Au 18ème siècle, les règles du couvent ne devaient pas être faciles ! En grandissant, Jeanne devient une très belle jeune fille, assez rebelle. Les réprimandes font partie de son quotidien. Cependant, elle est studieuse. Je comprends cette jeune fille, pleine de vie, enfermée dans ce pensionnat, son envie de liberté est sur le point d’exploser. Ce jour là, elle se fait remarquer par son insolence, la mère supérieure ne lui passe rien et la convoque dans son bureau. J’entends cette femme austère, à la voix sèche :
- Ma fille, je ne vous comprends pas ! Tous vos professeurs m’assurent que vous excellez dans toutes les matières mais vous passez votre temps à désobéir, à contrarier, à narguer !
- Bien sûr ma très chère Mère, écriture, orthographe, lecture, calcul, musique, dessin, danse, broderie, histoire et religion, sont un jeu d’enfant ! Claironne Jeanne en dansant devant la religieuse.
- Sortez ! cette fille ose me narguer ! hurle la supérieure
Jeanne a hérité de la beauté de sa mère et de son envie permanente de séduire, c’est alors qu’elle élabore un plan d’évasion. A quinze ans, son plan réussit, elle s’échappe du couvent.
La vie de Jeanne Bécu alimente le film qui continue à tourner au fond de moi, la rue devient le royaume de la jeune fille. Elle attire les regards masculins et ne manque pas de propositions plus ou moins honnêtes. Elle sait se mettre en valeur et étale ses talents. Son habileté et son bon goût la fait entrer dans un atelier de modiste, son joli minois est un allié précieux. La séduction fait partie de son arsenal pour atteindre son but, rencontrer un homme fortuné, c’est ainsi que le coiffeur Lametz qui coiffe le gratin parisien, tombe sous son charme lors d’une réception où elle est chargée de poser les chapeaux sur les têtes des grandes dames. Lametz est subjugué par cette jolie fille, très douée, pour mettre chaque visage en valeur. La modiste lui souffle à l’oreille « c’est Jeanne ! ».
( à suivre )