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Incapacité des autorités à protéger nos soldats et la population saharienne ....

 

 

Les irradiés de la République

 

En Algérie puis dans le Pacifique, des milliers d'appelés du contingent ont été exposés à la contamination radioactive lors des essais nucléaires français. Cinquante ans après la première bombe dans le Sahara, les victimes attendent toujours que l'Etat reconnaisse ses responsabilités. Et elles sont écrasantes, comme le racontent des vétérans

«On nous a envoyés comme des cobayes à l'abattoir. L'Etat doit admettre ses torts. Et reconnaître enfin qu'existe un lien entre les maladies dont nous souffrons et notre présence sur les sites nucléaires en Algérie et dans le Pacifique pendant notre service militaire.»

L'homme qui parle, la voix entrecoupée de sanglots, Militaire du contingent, il se trouvait, en 1966, à In Amguel, dans le Sahara. Là, où, en vertu des accords d'Evian, la France, après la guerre d'Algérie, a pu poursuivre ses expériences nucléaires commencées à Reggane en 1960.

Ce jeune soldat, qui assista à la dernière des 13 explosions de la bombe, le 16 février 1966, a été contaminé par la radioactivité. Près de cinquante ans plus tard, ce vétéran, installé à Ploërmel (Morbihan), est usé. Déglingué physiquement. Il a perdu toutes ses dents, souffre de vertiges. d'angoisse.

Ils sont 150 000 militaires du contingent qui, entre le 13 février 1960 et le 27 janvier 1996, ont côtoyé ou ont été les témoins directs des explosions nucléaires décidées par les gouvernements, tantôt au Sahara, tantôt dans le Pacifique, en Polynésie française. Ils avaient 19-20 ans. Tous ces gamins partis loin de la métropole ne sont pas revenus indemnes. Contaminés par la radioactivité des bombes.

 

 

L'oubli, justement, ces soldats de l'ère atomique ne l’acceptent pas. Alors, il y a dix ans, ils ont fondé l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), qui regroupe 3 000 adhérents. Parmi ses objectifs: la création d'une commission de suivi des essais nucléaires, pour effectuer des enquêtes épidémiologiques. Un recensement précis des victimes desdits essais. Et naturellement, la reconnaissance, une fois pour toutes, de la responsabilité de l'Etat.

C'est dans les années 1950 que le gouvernement décide de doter la France de l'arme nucléaire. Le 5 décembre 1956, un décret porte création d'un comité des applications militaires de l'énergie atomique. Le 18 mars 1957, le colonel Charles Ailleret, futur chef d'état-major des armées, est chargé de superviser les essais. Lieu retenu: la région de Tanezrouft, au sud de Reggane, dans le Sahara. Pourquoi? Le colonel Ailleret explique à l'époque: «La chose la plus remarquable était l'absence totale, je dis bien totale, de vie végétale ou animale. La sécheresse presque absolue avait fait son œuvre: tout était mort… Il apparaissait que ce serait clairement l'endroit idéal pour y faire des explosions sans danger pour les voisins, puisqu'il n'y en avait pas.»

C'est ainsi qu' à 12 kilomètres à l'est de Reggane fut installée la base-vie des militaires français. Une véritable petite ville qui a compté jusqu' à 3 000 soldats. Avec ses piscines, son stade de football - surnommé le «Parc des Princes» - son jardin de plantes exotiques - appelé pompeusement le «Jardin des Plantes» - son cinéma en plein air… et ses nombreux bars. «On ne recevait pas de journaux. On n'avait pas de radio. Aucune nouvelle du pays. Sauf, de temps en temps, des lettres de la famille on avait le cafard » Que penser du sort réservé à ces appelés affectés au dépannage des camions, les fameux Berliet dont il fallait désencrasser les moteurs… pleins de sable radioactif?

Pierre …a 19 ans et demi lorsqu'il arrive en 1966 à In Amguel. Il est affecté à l'atelier de réparation et de maintenance de poids lourds. Normal: il doit connaître le métier, son père a une concession automobile…

Pendant un an, Pierre    remet en état les camions, met les mains dans le cambouis. Ce n'est pas tout: il sort le matériel enfoui non loin du «point zéro», le lieu d'explosion de la bombe. Un endroit exposé à la poussière de sable. Evidemment radioactive. A l'époque, on ne lui dit rien et lui ne se doute de rien. Tout au plus remarque-t-il quelque chose d'inquiétant: le moindre petit bobo qu'il contracte met des semaines à cicatriser. Cinq ans après son retour en France, sa vie n'est qu'une cascade d'ennuis de santé: diabète, polypes intestinaux, hépatite. Sans doute la conséquence de trop nombreux médicaments absorbés. «Je prends 17 cachets par jour», dit-il…

Jean-Claude …, a vu, si l'on peut dire, la bombe de très près. Quand il arrive, en 1963, son job est simple: il coule les dalles en béton et creuse les tunnels qui conduisent au «point zéro». Pendant des semaines, il dort même sur les lieux de son travail! L'armée, en effet, installe un campement où vivent quelques dizaines de soldats du contingent. Quand Jean-Claude ne se livre pas à des travaux de terrassement, il suit, en voiture, avec un chauffeur et un détecteur… le nuage radioactif, conséquence de l'explosion. Une balade qui peut s'étirer jusqu'à 100 kilomètres. Elle s'arrête lorsque le nuage ne présente plus de signes de dangerosité. Une fois sa mission terminée, il prend une douche. De l'eau avec un détergent, du Teepol. L'opération peut se répéter… 40 fois! Dire qu’il devait effectuer son service militaire à Tahit

 

Les irradiés  des centrales nucléaires : quelques cas reconnus officiellement ! Cependant, il semblerait que ces pauvres ouvriers soient responsables du malheur qui s’est abattu sur eux …

Le niveau 2, sur cette échelle internationale qui en compte huit (de 0 à 7), correspond à une contamination humaine à l'intérieur du site ou à des défaillances importantes des dispositions de sécurité. "La dose reçue au cours de l'incident a été estimée à 5 millisieverts", soit le quart de la dose annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire, selon un communiqué de l'ASN qui a précisé que l'incident avait eu lieu lors d'un "contrôle de soudure par gammagraphie".

"Le médecin du travail en charge du suivi de ce travailleur irradié a été informé et n'a pas jugé nécessaire de réaliser une visite médicale à la suite de cet incident", a encore indiqué l'ASN. Les gammagraphes sont des appareils de radiographie qui servent à contrôler le bon état de soudures à l'aide de rayons X ou gammas.

Le 29 septembre, ce travailleur est intervenu pendant plusieurs secondes dans une zone comportant une "source radioactive de haute activité" croyant à tort que l'opération était achevée et que l'appareil se trouvait à nouveau en position de sécurité. "Cette irradiation accidentelle est due au non-respect de procédures essentielles pour la radioprotection", selon l'ASN, qui a inspecté la société ABC le 29 octobre, et jugé "satisfaisantes" les actions correctives mises en place. Deux autres accidents de niveau 2 sont survenus en France depuis le début de l'année 2009

Le premier, le 3 mars, en raison du non-respect d'une exigence de sûreté lors de la réception d'un échantillon de matière fissile à l'installation Melox d'Areva à Marcoule (Gard) ; et le second, avec la sous-évaluation de résidus de plutonium par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône), rendue publique début octobre. Un accident de niveau 3, correspondant à la contamination grave d'un travailleur, était survenu le 12 mars 2008 à l'Onera (recherche aérospatiale) de Toulouse, par une source radioactive au cobalt 60.

 

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