Esterhazy était-il un agent double ?
Esterhazy aurait rédigé le bordereau à la demande de Jean Sandherr, directeur du contre-espionnage militaire français, le « Bureau de Statistique », pour confondre le généralissime Félix Gustave Saussier, qui aurait été la source des informations transmises.
C'est également la thèse de l'historien militaire français Jean Doise qui soutient qu'Esterhazy était en fait un agent double utilisé par les services français pour « intoxiquer » les Allemands afin de détourner leur attention au moment précis de la création ultra-secrète du futur canon de 75 Modèle 1897
Mais Marcel Thomas, par une enquête implacable, Jean-Denis Bredin et Vincent Duclert montrent que la réalité est plus prosaïque et qu'Esterhazy a tout simplement trahi pour de l'argent.
En août 1899, alors que s'ouvrait le procès de Rennes, qui condamnait Dreyfus à dix ans de prison , Esterhazy ne fut pas convoqué.
De 1903 à 1906, il fut le correspondant en Angleterre du journal antidreyfusard La Libre Parole.
En 1908, il s'installa dans la ville de Harpenden, dans l'est de l'Angleterre, et dissimula son identité sous le nom de comte Jean de Voilemont.
De 1911 à 1917, il rédigea des articles pour le journal L'Éclair.
Il mourut en 1923 à Harpenden, sans avoir jamais été condamné.