Le 6 mai 1821 à vingt heures
l'empereur Napoléon 1er rendit son dernier soupir au terme de huit semaines d'agonie,
Napoléon fut autopsié par Francesco Antommarchi. Le chirurgien corse était son médecin traitant depuis près de deux ans. Napoléon avait demandé à être autopsié, afin que son fils, « l’aiglon » soit averti, si une tumeur héréditaire était décelée.
En exil, depuis 1815 sur l’île de Sainte-Hélène, l'empereur se plaignait souvent de douleurs digestives. Son père était mort à moins de 40 ans d'une tumeur du pylore.
Le premier compte rendu d'Antommarchi, daté du 8 mai 1821, était relativement court. Son contenu, et celui des autres rapports, sont reproduits dans l'ouvrage des médecins Jacques Bastien et Roland Jeandel , « Napoléon à Sainte-Hélène. Etude critique de ses pathologies et des causes de son décès »
A l'époque, les diagnostics ne reposaient que sur l'examen macroscopique, c'est-à-dire à l'oeil nu, des tissus. Ce n'est que quelques décennies plus tard que se développa l'anatomopathologie (analyse au microscope), qui permit d'affirmer avec certitude la nature des lésions.
Plus récemment, en confrontant les données des autopsies aux dossiers de plus de cent patients atteints d'ulcère bénin ou de cancer gastrique, Alessandro Lugli, associé à une équipe internationale, a conclu que Napoléon avait souffert d'une forme de cancer ulcéré, à une phase avancée. « Un ulcère, même non traité, ne peut avoir cet aspect. Le caractère malin peut aussi être affirmé par l'examen macroscopique ». Il souligne, qu’encore à l'heure actuelle le mauvais pronostic, des tumeurs à ce stade ont moins de 50 % de survie. Le docteur Frédéric Maître, anatomopathologiste et légiste, appuie la démonstration de son confrère suisse.