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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 14:04

         Le tombeau des souvenirs ( suite )

En lisant cette phrase : "J’avais  l’impression de les abandonner en enfer ! ", des frissons parcourent mon corps et mon esprit sombre dans les ténèbres de l’horreur. Quand mon père a écrit ces mots, j’imagine toute la souffrance qui devait se lire dans son regard. J'ai hâte de lire la suite :

                    Bodange

                             <<...Deux minutes après, le pont n'existait plus ! Nous sommes montés vers la forêt toute proche et nous avons retrouvé la 5ème Compagnie qui se préparait à résister au choc. Aussitôt, un lieutenant nous a reconnus, il s’exclama :

- Ah ! Le poste de Strainchamps ! Restez à ma disposition !

Tous les Chasseurs Ardennais étaient là, calmes, personne ne bougeait, bien camouflés dans la verdure, l'arme au poing, les armes automatiques pointées vers l'Est et sur tous les passages propices à l'avancée de l'ennemi. Le lieutenant avait donné l'ordre de ne pas tirer sur quelques éclaireurs afin de ne pas nous découvrir et d'attendre l'arrivée en nombre de l'ennemi. Comme je n'étais pas dans ma compagnie, je n'avais pas de mitrailleuse, j'avais juste mon arme individuelle, un G.P, revolver de grande puissance avec la crosse adaptée sur la culasse pour tirer avec précision jusqu'à  cent mètres. Nous attendions, anxieux ! C'est alors que je vis des soldats allemands arriver en grand nombre vers la rivière ! C'était impressionnant ! Un des premiers arriva sur le reste du petit pont qui n'était pas tombé ! Il était à 80 mètres de moi et observait de tous les côtés à la jumelle ! Les allemands étaient là ! Tellement nombreux et si proches ! Je bouillais d'impatience ! Je me disais :

Bon Dieu ! Que fait le lieutenant ?  Bon sang ! C'est le moment de tirer ! Ils vont passer la rivière et nous encercler ! Je me suis mis à observer celui qui était sur le bout de mur, les autres arrivaient à sa hauteur, décidé, j'ai pris mon arme, j'ai adapté la crosse sur la poignée, j'ai visé et tiré ! L'homme a disparu derrière le muret ! Etait-il touché ? Je ne le saurai jamais ! Ce que je sais, c'est que mon coup de feu a déclenché la fusillade ! Je dois avouer que l'ordre de faire feu est arrivé en même temps ! C'était vraiment le moment, d’autres allemands descendaient la côte en formation de combat ! Il y avait des centaines de soldats armés jusqu'aux dents : mitrailleuses légères, fusils-mitrailleurs, lance-grenades....Ce n'était plus les manœuvres, c’était la vraie guerre, on serrait tous les dents. Le bruit infernal des armes automatiques résonnait en écho, à l'infini ! Bien que moins bien armés que l'ennemi, mais bien retranchés et plein de courage, nous résistions ! Il faudra toute la journée du 10 mai à cet ennemi supérieur en nombre et en matériel pour venir à bout des Chasseurs Ardennais qui se défendaient avec un réel mépris du danger.

  A cinq heures du soir, répondant à quelques sous-officiers qui parlaient de repli, le Lieutenant se tourna vers tous ceux qui étaient à ses côtés et répondit :

- Je préfère périr que de me replier sans ordre !...>> ( à suivre )

PS . Amicales pensées à Noémie

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